Je ne suis pas fini...

Edward aux mains d'argent est à mon sens le chef d'oeuvre de Tim Burton.

 

Il suit l'histoire d'Edward, un être "humain" qu'un savant a créé de toute pièce mais n'a pas eu le temps de finir. À la mort de son créateur, Edward se retrouve retranché dans un château, inachevé, avec des ciseaux à la place des mains.  Ce château est situé en haut d'une colline sombre contrastant avec les maisons colorées du reste de la rue, typiques des maisons des années 50 aux Etats-Unis.

 

Lorsque l'une des habitantes du quartier, Pegg Boggs, représentante en cosmétiques et produits de beauté, se voit fermer la porte au nez par toutes ses voisines, elle décide de tenter une dernière maison : celle du bout de la rue, le château d'Edward. Le prenant sous son aile, elle le ramène chez elle, où elle tente de lui apprendre la vie "normale". Mais dans les années 50, les femmes, ne travaillant pas encore comme leurs maris, se livrent aux commérages alimentées par l'arrivée du nouvel hôte très étrange de chez Pegg.

 

Le film montre alors l'engouement et la curiosité que le nouveau venu déclenche en arrivant dans le quartier. Nouvelle coqueluche, il permet au fils de Pegg de se démarquer à l'école, à Pegg de prendre de l'importance dans le quartier, et se lie d'amitié avec certaines voisines. A l'aide de ses ciseaux-mains, il taille les buissons des maisons de la rue et définit un nouveau style de coiffures, plus loufoques les unes que les autres.

 

Le problème, c'est que l'effet de mode n'est que passager, et que, lorsqu'Edward tombe sous le charme de Kim, la fille de Pegg, ses ennuis ne font que commencer ...

 

Analyse

 

Tim Burton signe ici un film plein de contrastes, mais également de poésie.

En effet, les contrastes sont flagrants entre le côté acidulé du quartier, plein de couleurs flashy, et l'aspect sombre du château d'Edward, noir, gris et solitaire., ou encore entre l'engouement que déclenche Edward en arrivant, nouveau venu un peu bizarre mais tout de même intéressant, et le dégoût qu'il suscite au fur et à mesure du film.

Je pense que le film traite de la différence entre les êtres humains et qu'il faut faire attention car il est très facile de voir les gens que l'on apprécie se retourner contre vous. Edward, adoré par tout le quartier en raison de sa différence au début du film, finit par être détesté, accusé et rejeté en raison de cette même différence car elle dérangeait trop les habitudes ou n'a pas flatté l'ego de certaines personnes.

 

En parallèle à cette morale, le film est plein de poésie car la différence d'Edward permet aussi une belle histoire d'amour avec Kim, la fille de Pegg, et des moments doux et drôles.

 

C'est réellement un film que je vous conseille car il traite d'une morale souvent utilisée sous un aspect gothique et poétique à la fois, ce qui le rend vraiment singulier.

 

Divers

 

 

Première collaboration entre Tim Burton et Johnny Depp (la première sur huit) , ce film marque la filmographie de Tim Burton et définit son univers très particulier comme une nouvelle référence. Depp signe une performance très juste d'Edward, partagé et perdu dans ce nouveau monde, découvrant l'amour, mais aussi la haine.

 

L'humour du film réside dans la maladresse d'Edward et les situations loufoques qu'elle amène (se balader avec des ciseaux à la place de mains ne doit quand même pas être super pratique), mais également dans les stéréotypes utilisés pour les personnages : les voisines comères (une nymphomane, une adoratrice de Jésus ou encore une "beauf" ...), la représentante en cosmétiques toujours aimable et accueillante, même avec les gens qui la méprise ouvertement, ou encore Edward, création de toute pièce découvrant la vie quotidienne d'un oeil presque enfantin.

 

La musique est cette fois signée Danny Elfmann, grand ami de Tim Burton et créateur des thèmes des Simpsons, de Desperate Housewives ou encore Spider-Man. Mêlant violons, altos et piano, elle coule tout le long du film à la manière d'une rivière enchantée, pleine d'espoir et de lyrisme.

 

Anecdotes

 

C'est grâce à ce film que la carrière de Johnny Depp décolle. Connu pour la série 21 JumpStreet, il entame alors une série de tournages, comme Sleepy Hollow, ou Las Vegas Parano. Il deviendra une des figures clefs du cinéma Hollywoodien, son côté rebelle attirant et décalé lui attirant des rôles que peu d'autres personnes auraient pu jouer (Willy Wonka dans Charlie et la Chocolaterie, le Chapelier fou dans Alice aux pays des Merveilles, le barbier fou dans Swenney Todd ou encore un vampire dans Dark Shadows), dans des films souvent réalisés par ... Tim Burton.

La carrière de Johny Depp prend un tournant majeur avec son retour sur le grand écran (après un petit passage à vide) dans Pirates des Caraïbes, où il campe le déjanté mais merveilleux Captain Jack Sparrow.

 

Nommé à l'Oscar du meilleur maquillage, le film ne l'a pas remporté malgré les longues heures d'habillage et de maquillage de Johnny pour interpréter un Edward torturé et avec des mains-ciseaux.

 

Le tournage s'est déroulé en Floride, où les résidences acidulées et alignées des années 50 sont encore très présentes.

 

Sources : Allociné, Wikipédia