Nous suivons ici les aventures et destins de plusieurs personnages durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

Tout d'abord, nous avons Soshanna Dreyfus, rescapée juive ayant échappé de justesse à la traque de Hans Landa, colonel SS répondant au doux surnom de "Chasseur de Juifs" et doté d'une intelligence terrifiante. Ensuite, la bande des "Basterds", petit commando de l'armée américaine dont l'unique but est de "buter du nazi" (en n'oubliant pas de les scalper au passage), s'alliant à des agents britanniques pour commanditer un attentat contre l'état major allemand, ainsi que Goering, Goebbels ou Hitler lui-même.

 

Le lien entre les deux histoire réside dans le fait que, Soshanna, sous une fausse identité, rencontre un jeune soldat allemand qui se trouve être la future star du prochain film du ministre de la propagande allemande. La première de ce film se déroulera dans le cinéma que tient désormais Soshanna en présence des grandes figures du nazisme. Les basterds y voient alors l'occasion d'anéantir le régime nazi d'un seul et même coup. Mais tout ne se passera peut-être comme prévu...

 

Analyse

 

Âmes sensibles s'abstenir, ce film contient du sang. Normal, c'est une Quentin Tarantino.

Emmenés par un Brad Pitt grimé en américain pure souch, la troupe de Basterds est ici une sorte d'Expendables version Seconde Guerre Mondiale. Le film montre leur recrutement, les différences entre les différents soldats et leur mission commune. Ainsi, les scènes les montrant découper le crâne de leurs ennemis ne manquent pas et les effusions de sang, alliées à la mise en scène presque parodique de Tarantino rendent le film drôle malgré les évènements qui s'y produisent. La description du sergent Hugo Stiglitz, qui à lui seul assassine 11 dignitaires nazis, réalisée comme un mini documentaire est particulièrement jouissive, tout comme les méthodes utilisées par notre bande de bâtards (batte de baseball, mitraillettes, machettes ...).

 

Quentin Tarantino (QT pour les intimes) ne fait cependant pas que de l'humour, comme le démontre le premier chapitre de l'histoire. Dans celui-ci, le colonel Hans Landa montre d'entrée de jeu toute son intellligence et son machiavélisme. Le dialogue entre lui et le jeune père de famille cachant la famille de Soshanna Dreyfus oscille entre anglais et français, entre paroles inutiles et phrases horriblement graves, entre sérieux et notes d'humour habilement placées. La scène, d'environ 15 minutes, est pour moi la meilleure du film, car elle instaure une tension dûe au sujet traité, pose les bases de l'intrigue et prend le recul nécessaire pour apprécier le film.

 

D'une manière générale, Tarantino crée des dialogues merveilleux qui, alliés au jeu de ses acteurs et à sa mise en scène typique (mouvements de caméras strictes etprises de vues toujours intéressantes), rendent le film unique. Comment ne pas parler de la musique, élément principal de ses films : Ennio Morricone, chansons pop et décalées ou autres musiques classiques participent à l'ambiance toujours particulièrement prenante de ses long-métrages.

 

Divers

 

Ce film réunit un casting assez imposant : on y retrouve bien évidemment un Brad Pitt en grande forme, ainsi qu'une Mélanie Laurent assez convaincante dans une grosse production hollywoodienne. On croise aussi Diane Kruger (Hélène dans Troie, entre autres), jonglant avec les langues en utilisant les accents qu'elle connaît bien (étant d'originale allemende et parlant anglais et française à la perfection), Daniel Brülh, que certains ont peut-être déjà vu dans Rush (sorti plus tard), ou encore le désormais connu Christoph Waltz, méritant son Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ce jeu de cruauté et de perversité intense, parfait dans l'uniforme d'un SS. Pour les plus connaisseurs, Eli Roth, jouant "l'Ours juif", est plus connu pour ses films d'horreur (il a notamment produit la série Hostel) et récemment Knock Knock, avec Keanu Reeves.

 

Anecdotes

 

Le titre en lui-même comporte deux erreurs. En effet, écrit correctement, le film devient Inglorious Bastards, et non IngloUrious BastErds. Tarantino n'a jamais vraiment expliqué pourquoi il avait volontairement mis ces erreurs ... Un hommage apparemment !

 

Il a fallu près de 10 ans à QT pour venir à bout d'un scénario qui lui convenait ...! Et quel résultat !

 

Le film n'a pas de version originale : les dialogues ont été écrits en français, allemand et anglais, et les acteurs choisis en fonction (plus ou moins) de leur nationalité.

 

C'est Eli Roth qui a réalisé le film présent dans le film La fierté de la nation. Tourné en plusieurs jours, il n'est présenté que par bribes dans le film.

 

Christoph Waltz a également reçu le Prix d'interprétation Masculine au festival de Cannes 2009.