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Le 26.12.2015

Nous avons ici à faire à un cas bien particulier.

Leonardo DiCaprio, dont la légitimité n'est plus à questionner, s'est illustré dans de nombreux films (certains excellents, certains "seulement" très bons), s'est allié aux plus grands réalisateurs et a fait partie de nombreux projets Ã  succès publics et/ou critiques. Et même si personne ne peut prétendre n'avoir aimé aucun de ses films, même si Leo est presque parfait ... Il n'a jamais eu d'Oscar. Ce n'est pas faute d'avoir essayé.

 

Né à Los Angeles en 1974, Leonardo DiCaprio commence sa carrière d'acteur en enchainant les petits rôles télévisés, avant d'être casté pour jouer le beau-fils de Robert De Niro, son acteur préféré, dans Blessures Secrètes. Mais c'est dans le film What's Eating Gilbert Grape, où il joue Arnie, le petit frère de Johnny Depp, souffrant de problèmes mentaux, où il joue son premier grand rôle. Âgé de 19 ans, il obtient déjà une nomination pour ce film aux Golden Globes en tant de que Meilleur Acteur dans un second rôle dans la catégorie dramatique, et aux Oscars en tant que Meilleur Acteur dans un second rôle. Rien que ça.

Repéré par la profession, il enchaîne les rôles dans de nombreux films, partageant l'affiche avec Sharon Stone, Russel Crowe, Gene Hackman, Meryl Streep ou Diane Keaton. Mais c'est en 1996 qu'il se fait remarquer dans Roméo+Juliette, de Baz Luhrmann, où il interprète le rôle de Roméo Montaigu, mais dans un quartier sensible des Etats-Unis. Après le drame de Shakespeare revisité et le rôle de Louis XIV dans L'Homme au masque de fer, aux côtés de Jeremy Irons, Gérard Depardieu et John Malkovich, Leonardo DiCaprio devient la nouvelle star montante d'Hollywood. 

 

La consécration arrive en 1997, avec le phénomène mondial Titanic (ici), où il donne la réplique à Kate Winslet en "jeune vagabond tombant amoureux de la Reine". Accédant ainsi au statut d'icône planétaire, il enchainera les succès : La plage, de Danny Boyle, ou Arrêtes-moi si tu peux, de Steven Spielberg, où il incarne le jeune escroc américain Frank Abegnale Jr., face à Tom Hanks.

 

Démontrant film après film ses capacités et cultivant les bons projets, Leonardo DiCaprio fait une rencontre qui marquera sa carrière : Martin Scorsese. Ce grand réalisateur (Taxi Driver, Raging Bull, Les Affranchis ...) est à la recherche d'une nouvelle tête fétiche, après ses nombreuses collaborations avec un certain Robert De Niro. Ils tourneront ensemble trois films : Gangs of New-York, film relatant la création de New York à travers une guerre de clans avec également Liam Nesson et Daniel Day-Lewis au casting, Aviator, où Leo incarne le célèbre Howard Hughes, aviateur, réalisateur et homme d'affaires américain sombrant dans la folie, et Les infiltrés, film sur la mafia de Boston avec Jack Nickholson, Matt Damon et Mark Whalberg. Machine à succès, Léonardo DiCaprio reçoit le Golden Globe du Meilleur Acteur dans la catégorie dramatique pour Aviator en 2005, et permet à Martin Scorsese d'obtenir l'Oscar du Meilleur Réalisateur et celui du Meilleur Film pour Les infiltrés en 2007.

Après après avoir manqué une récompense dans Blood Diamond, d'Edward Zwick, puis reformé son couple mythique avec Kate Winslet dans Noces Rebelles, de Sam Mendes, Leo retrouve Martin Scorsese pour l'adaptation du livre de Denis Lehane, Shutter Island, magistral thriller où il incarne un policier chargé de résoudre une enquête dans un hopital psychiatrique, et tourne Inception (ici), de Christopher Nolan, aux côtés de Marion Cotillard, Joseph Gordon-Levitt ou encore Michael Caine. 

 

Sa carrière continue de s'étoffer avec les rôles consécutifs de John Edgar Hoover, créateur du FBI torturé par son homosexualité dans J. Edgar, de Clint Eastwood, celui d'un propriétaire esclavagiste sadique dans Django Unchained (film pour lequel il manquera l'Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle), de Quentin Tarantino, ou encore dans le rôle de Gatsby le Magnifique dans l'adapatation éponyme de son ami Baz Lhurmann, avant de retrouver son mentor Martin Scorsese pour Le loup de Wall Street, où il incarne un trader déjanté au milieu de l'hyperspéculation boursière américaine. Il obtiendra pour ce film une nouvelle fois le Golden Globe du Meilleur Acteur, cette fois dans la catégorie comédie.

Vous l'aurez compris, Léonardo DiCaprio a tourné avec les plus grands réalisateurs, les plus grands acteurs, toutes générations et tous genre de film confondus. Recherchant l'excellence et l'intensité de jeu à chaque prestation, il nous livre des personnages complets, réfléchis, composés avec intelligence et compréhension. Le problème, c'est que Léonardo a souvent choisi des rôles d'hommes torturés, qui apparaissent simples mais qui sont fait dévorés psychologiquement. Chaque rôle est différent, mais le fond du personnage est plus ou moins le même : dans Aviator, le célébrissime homme d'affaires sombre dans la folie, dans Shutter Island, le bon détective a un lourd passé psychologique sur les épaules, dans Blood Diamond, le trafiquant de diamant se trouve une conscience morale, dans J. Edgar, le charismatique patron du FBI est dévoré par son homosexualité, dans Gatsby le Magnifique, le mystérieux fêtard de la Côte Est tente de rattraper un amour perdu, et j'en passe ... Il joue magnifiquement bien ses rôles, mais chaque fois, le personnage n'est qu'une coquille renfermant un mal profond. 

L'erreur du puzzle DiCaprio se trouve à mon sens dans Django Unchained. Son jeu tyrannique et purement américain lui confère enfin un rôle dur du début à la fin, sadique, misogyne et follement explosif. Enfin un rôle où le fond du personnage est "stable", pas d'homme torturé, ni de lourd secret. Et quand il est nominé, en même temps que son partenaire de jeu Christoph Waltz (oui oui, pour le même film), c'est Waltz qui l'emporte, malgré, lui aussi, un jeu similaire à son précédant film, Inglorious Basterds (ici).

 

Aujourd'hui, Leonardo DiCaprio revient avec un nouveau film. The Revenant, réalisé par Alejandor Gonzalez Innaritù, dernier Oscar du Meilleur Réalisateur en date (pour Birdman), est un long métrage tourné uniquement en lumière naturelle, et pour lequel Leo n'a pas hésité à se laisser pousser barbe et cheveux. La bande annonce montre un homme laissé pour mort par ses compagnons après l'attaque d'un ours, qui tentera de retrouver les hommes qui l'ont trahi. DiCaprio semble livrer une prestation d'une intensité rare et son jeu paraît aussi halluciné qu'impressionant. 

Rappelons que, malgré deux Golden Globes, l'Académie a boudé DiCaprio pour presque chacune de ses performances, bien qu'il soit reconnu acteur de premier ordre à la carrière immensément riche. Rien ne garantit donc qu'il aura enfin la statuette entre les mains. Rappelons également que de nombreuses légendes d'Hollywood n'ont jamais reçu d'Oscar, à l'instar de Charlie Chaplin, Marilyn Monroe, Cary Grant, Peter O'Toole ou Harrison Ford...

 

Alors la malédiction DiCaprio est-elle sur le point de s'arrêter avec The Revenant ? La consécration attendue depuis vingt ans arrivera-t-elle enfin ? Ou n'arrivera-t-elle justement jamais, afin de le faire figurer parmi les légendes ? 

 

Réponse le 10 janvier ! 

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Leonardo di Caprio : mon cher oscar

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