Colonia

Voici un film dont on parle peu !

L'histoire se déroule dans le Chili des années 70, en pleine Guerre Froide. Alors que le président Alliende, accusé d'être un communiste par les Etats-Unis, ceux ci organisent un coup d'Etat et placent le général Pinochet au pouvoir. Celui ci commandite une gigantesque chasse aux opposants, souhaitant éradiquer les soutiens de l'ancien président.

Parmi ceux-ci se trouvent Léna, hôtesse de l'air de passage au Chili, et Daniel, un des partisan d'Alliende. Alors que celui-ci tente de prendre discrètement des photos des arrestations brutales qui ont lieu, il se font arrêter par la police, et Daniel est reconnu comme un des organisateurs des campagnes anti-Pinochet. Celui ci est alors emmené à la Colonia Dignidad, centre religieux coupé du reste du monde. En réalité, le lieu sert de prison et de lieu d'interrogation des opposants au régime.

Par amour pour Daniel, Léna décide alors de s'enrôler afin de retrouver et sauver Daniel. Elle est loin de se douter ce qui se passe vraiment à la Colonia ...

Ce film nous conte les sombres années du Chili, lorsque le pays était le lieu de guerre entre les deux blocs américains et soviétiques. Bien que le récit se concentre sur l'histoire d'amour de Léna et Daniel, on découvre les méthodes du régime et la folie d'un homme, Schäfer, dirigeant de la Colonia se prenant pour un dieu vivant. Le film montre également la corruption de tout un pays embourbé dans un combat d'idéologie, à travers l'issue du film.

Dans le rôle de Léna, la sublime Emma Watson parvient très bien, dès lors qu'elle se confronte à la Colonia, à faire oublier l'Hermione que nous avons connu dans la saga Harry Potter. Elle découvre les rituels, les tortures infligées aux résidents dans ce centre où hommes et femmes sont séparés, où les enfants sont abusés, où les punitions sont intraitables. Prête à tout pour retrouver Daniel, elle encaisse les coups les plus durs et ne dévie jamais de sa ligne directrice. Et les coups les plus durs ne sont pas forcément physiques ... Daniel, quant à lui, est campé par Daniel Brühl, que les plus cinéphiles auront pu remarqué dans Inglorious Basterds, ou encore Goodbye Lenine. Enfin, Schäfer est interprété par Michael Blomqvist, déjà vu dans la version Suédoise de Millénium

Malgré une réalisation un peu classique, le film passionne et instruit, tout autant qu'il choque et angoisse. Les plans laissent facilement deviner la suite du récit, mais on ne s'arrête jamais de prendre peur pour nos protagonistes. Peur présente dans la majorité du film, jusqu'à la toute fin, où nous découvrons au travers des messages du générique, la véritable histoire de la Colonia Dignidad. Ce sont sans doute ces passages d'histoire vraie qui font le plus froid dans le dos.

Bon film !